Vous cherchez la suite de la série sur le BDSM pour les seniors ? Retrouvez « Partie 1 : Premiers pas avec le BDSM » ici et « Partie 2 : Communication BDSM » ici.
Jeu d’impact : conseils et mises en garde
L’art épicé du jeu d’impact – incluant la fessée, le caning, le fouet, et bien d’autres pratiques – comporte ses propres risques.
Répétez après moi : nous sommes tous des individus avec des préoccupations et des limites physiques uniques. Cela signifie qu’il est impossible de faire une déclaration générale sur les dangers des pratiques BDSM.
Que vous soyez dominant ou soumis, soyez toujours ouvert et direct sur votre état physique. Communiquez à votre partenaire toutes conditions médicales ou autres limitations. Les problèmes d’articulations, de dos ou de circulation doivent être pris en compte lors de la préparation d’une scène. Faites aussi le point sur votre état émotionnel. Cela peut avoir un effet profond sur la façon dont votre corps réagit à l’activité BDSM.
La communication doit être un processus continu
Un bon exemple serait que la personne qui reçoit les impacts définisse elle-même son échelle de douleur de 1 à 10. Elle le fait au début, puis donne son ressenti sur l’intensité tout au long de la scène. Tout le monde doit aussi se sentir à l’aise pour demander une pause ou l’arrêt du jeu à tout moment, pour n’importe quelle raison.
Il y a aussi la question du choix de l’accessoire pour le jeu d’impact. Différents jouets peuvent réduire considérablement les risques tout en maximisant le plaisir. Privilégiez les accessoires légers et larges, comme les raquettes de ping-pong. Ce type d’outil permet un jeu efficace tout en n’occasionnant qu’une rougeur superficielle de la peau.
À l’inverse, les accessoires plus lourds et étroits, comme les brosses à cheveux, peuvent parfois provoquer des ecchymoses profondes. Il existe aussi des jouets conçus pour les débutants, comme ceux en fausse fourrure qui atténuent la force de l’impact.
Outils adaptés aux débutants
Les paddles sont de bons outils pour débuter. Les mains aussi, mais seulement si vos doigts tiennent la distance. Les fouets sont excellents mais peuvent être difficiles à maîtriser (je recommande de s’entraîner sur un oreiller.)
Les cannes peuvent être très piquantes (plutôt que sourdes) et laisser des marques. Elles sont aussi difficiles à utiliser. C’est pourquoi il vaut mieux attendre d’avoir beaucoup d’expérience avant de s’y essayer.
Vouloir le beurre et l’argent du beurre.
En commençant à voir des jouets potentiels partout, vous verrez sans doute votre collection d’accessoires s’agrandir. Je considère cela comme la preuve de votre curiosité et de vos recherches !
L’anatomie d’une scène
Voici une bonne méthode pour tout apprécier :
1. Commencez avec votre jouet le plus doux ou une caresse légère, pour réchauffer le ou la partenaire et déclencher une montée d’endorphines.
2. Passez à un sextoy intermédiaire/une stimulation de moyenne intensité, au fur et à mesure que la tolérance de votre partenaire augmente.
3. Pour le grand final, utilisez votre jouet le plus intense ou la caresse la plus appuyée tout en augmentant l’intensité jusqu’à la satisfaction de votre partenaire soumis.
Je suis sûr·e que tu l’as déjà compris, mais je préfère le rappeler : tous les jouets que tu veux utiliser avec un·e partenaire doivent être approuvés par lui/elle AVANT que la scène ne commence.
Aussi, essaie de varier les zones d’impact et de ne pas frapper toujours au même endroit. Pour être clair·e, je ne suggère pas de passer d’une zone à l’autre sans logique, mais plutôt d’élargir progressivement la surface touchée.
Santé !
Enfin, pour en venir à mes suggestions sur les zones où pratiquer le jeu d’impact : un grand classique reste la région postérieure. Non seulement elle est souvent bien rembourrée, offrant un bon coussin pour protéger les parties fragiles du corps, mais c’est aussi une valeur sûre. Franchement, la fessée occupe une place importante dans l’érotisme BDSM. Cela ne veut pas dire que c’est adapté à tout le monde, car certaines personnes ont des conditions médicales pouvant entraîner des complications. Le risque de réaction traumatique doit également être pris en compte lors de la négociation. Le risque dépend des personnes et des conditions impliquées. Globalement, la zone des fesses est considérée comme peu risquée pour les jeux d’impact, mais il vous incombe de vous informer et de négocier en toute connaissance de cause.
Évaluation des risques
Du côté des zones à faible ou moyenne sensibilité, on trouve les épaules, les cuisses, la plante des pieds et la paume des mains. Même si le risque n’est pas élevé, ne pensez pas que vous pouvez attaquer ces zones avec beaucoup de force. Il vaut mieux réduire nettement l’intensité, ce qui doit aussi se refléter dans le choix de votre accessoire.
Les zones à haut risque incluent le visage, le dos et les organes génitaux. Si un partenaire demande des impacts sur ces zones, il faut absolument discuter sérieusement des risques potentiels. Je ne recommande même pas d’envisager ces pratiques avec quelqu’un, sauf si vous avez déjà beaucoup joué ensemble auparavant.
Le jeu BDSM repose avant tout sur la sécurité et le consentement.
Restez en communication constante, comprenez les risques encourus et pas seulement le plaisir, et soyez prêt·e à toute éventualité. La frontière entre une bonne séance de BDSM et le fait de blesser son·sa partenaire est parfois très mince.
Passons aux choses sérieuses
Comme mentionné plus haut, pour ceux qui découvrent les plaisirs de l’impact érotique, je propose de laisser de côté les accessoires sophistiqués jusqu’à ce que vous soyez familier avec l’outil le plus traditionnel du BDSM : la main humaine.
Il est pratiquement impossible de faire vraiment mal à quelqu’un lors d’une fessée, car la main du dominant fatigue généralement bien avant les fesses du soumis ! Une séance de fessée vous donnera l’occasion de vous exercer à lire votre partenaire et à tester différents rythmes, intensités, musiques et ambiances. Ah, et la magie du massage des fesses avec une peau de lapin.
Allez-y doucement : le but n’est pas de taper fort, mais de garder un rythme régulier – ce qui n’est pas possible si votre main vous fait vite mal.
Si vous souffrez d’une affection comme l’arthrite qui rend la fessée difficile, je vous conseille d’utiliser une tapette. Là encore, il ne s’agit pas de frapper fort, mais d’installer un rythme régulier.
Comment maximiser le plaisir
Beaucoup de personnes trouvent qu’une tape dirigée vers le haut, plus près du sillon fessier (plutôt que sur les côtés des fesses), est très agréable. Cela s’explique généralement par les vibrations qui stimulent les faisceaux nerveux reliant l’anus aux organes génitaux. Vérifiez avec votre partenaire ce qu’il ou elle préfère. Faites monter l’énergie jusqu’au climax, puis terminez par quelque chose d’apaisant, comme la fameuse fourrure de lapin magique mentionnée plus haut.
Domination et soumission : conseils et mises en garde
Le jeu de rôle basé sur l’échange de pouvoir, aussi appelé domination et soumission ou D/s, comporte toujours son lot de risques potentiels. On peut même dire que, puisque l’échange de pouvoir peut être source de blessures émotionnelles plutôt que physiques, il peut faire plus mal et durer bien plus longtemps.
C’est précisément pour cela que la communication est essentielle. Avant de vous lancer dans ce type de jeu de rôle, assurez-vous d’avoir une discussion approfondie sur le langage, les dynamiques, la durée, ainsi que sur les mots de sécurité à utiliser pour arrêter la scène si besoin.
Le D/s peut prendre une multitude de formes différentes, alors ne pensez pas devoir suivre ce que vous croyez à tort être la bonne manière de faire. Les dominants peuvent bien sûr être rabaissants, humiliants ou stricts, mais UNIQUEMENT si le ou la soumis·e y a consenti.
Les dominants peuvent aussi être attentionnés, encourageants, voire ludiques. Encore une fois, tout repose sur la communication : dominants et soumis doivent parler et s’écouter avant, pendant et après la scène.
Jeu de rôle : comment débuter
Je conseille à celles et ceux qui débutent d’entrer dans le jeu en testant des scénarios de jeu de rôle simples comme professeur et élève, deux vierges qui expérimentent ensemble, espion et contre-espion, ou encore en incarnant chacun des personnages de votre série ou film préféré.
C’est ce qui est génial avec le jeu de rôle : il peut prendre la forme que vous souhaitez ! Tant que ce qui se passe est sûr, sain et consenti, la seule limite est votre imagination.
Toujours apprendre
Il y aurait encore beaucoup à dire, mais j’espère que ces points de sécurité de base vous aideront à comprendre comment le BDSM peut être à la fois risqué et amusant. Ceux d’entre nous qui ne bougent plus aussi bien qu’avant ou qui ont des corps nécessitant plus de précautions devront être particulièrement attentifs. Cependant, notre expérience de vie et notre sens de l’humour acquis au fil du temps peuvent aussi ouvrir la porte à de nouvelles sources de plaisir et d’émerveillement.
Le BDSM, c’est avant tout s’informer au maximum. Des articles comme celui-ci peuvent bien sûr aider, mais ce n’est qu’un début. À partir de là, vous devriez approfondir vos connaissances avec des guides spécialisés, suivre des ateliers, participer à des événements et poser des questions réfléchies à des personnes expérimentées dans le milieu.
La prochaine grande leçon, c’est celle de la responsabilité envers soi-même et envers ceux avec qui on joue, tant sur le plan émotionnel que physique.
Alors lancez-vous avec passion, excitation et enthousiasme dans le monde fascinant du kink. Mais, sans exception, faites-le de façon sûre, saine et consentie. Soyez aussi informé·e que possible sur les risques et les plaisirs potentiels.
