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Toutes les façons dont j’ai essayé d’atteindre l’orgasme sous antidépresseurs (ISRS)

All the Different Ways I Tried To Come on SSRIs

Dans son premier article invité pour nous, l’humoriste Andrea Hubert a raconté comment elle avait perdu la capacité d’atteindre l’orgasme en prenant des antidépresseurs. Elle nous dévoile maintenant tous les détails de la façon dont elle l’a retrouvé. Attention : il vaut peut-être mieux éviter de tester certaines de ces méthodes chez vous (et, euh, surtout pas en public non plus).

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Même avant que les antidépresseurs ne viennent saboter ma capacité à jouir, je n’étais pas vraiment la reine de l’orgasme quand je découvrais mon corps. J’ai eu mon premier orgasme avec mon premier Rabbit à 21 ans – bien plus tard que ce que les magazines de mon adolescence laissaient entendre.

C’est très étrange de passer ses années d’exploration à supposer qu’on… ne peut tout simplement pas. J’en voulais à mon corps d’être un outil défaillant. Et quand j’ai enfin pris vie, pour ainsi dire, j’étais furieuse d’avoir passé mes premières années sexuellement actives à avoir à peu près autant d’orgasmes qu’une poupée sexuelle (voire moins : la technologie est assez bluffante aujourd’hui).

Même après que le rabbit ait ouvert ma cage (pas une métaphore vaginale que je réutiliserai, mais elle fonctionne pour le moment), j’avais encore du mal à jouir avec un partenaire. Mais au moins, certains des garçons avec qui je couchais savaient faire fonctionner ma machine sans outils électriques, et la quantité de mes orgasmes augmentait avec ma confiance, et encore plus lorsque j’ai commencé à coucher avec des gens qui m’appréciaient vraiment. En fait, juste avant ma dépression et la disparition de mes orgasmes liée aux antidépresseurs, je me souviens avoir fièrement dit à mes amis qu’après des années à jouir juste avant ou bien après le sexe, j’arrivais enfin à jouir PENDANT L’ACTE… comme une vraie fille. C’est-à-dire, une fille de film. Une fois, même, c’est arrivé exactement en même temps que mon copain de l’époque. Bon, c’était un coup de chance, mais ça comptait. Je prenais mes marques. Je m’appropriais une identité sexuelle. Je devenais.

« J’ai abordé la reconquête de mon orgasme comme une mission de sauvetage militaire Black Ops – l’échec n’était pas une option »

Puis est venue la chute, pendant laquelle les médicaments qui m’ont sauvé la vie m’ont aussi cruellement privé d’orgasmes. Au début, j’étais trop occupée à m’habituer à tous les effets secondaires – sueurs nocturnes, anesthésie émotionnelle, etc. – pour vraiment m’en soucier. Mais quelques semaines plus tard, quand j’ai retrouvé mes esprits, j’ai su qu’il fallait que je retrouve ces orgasmes. Ou – et j’espère ne pas exagérer – à quoi bon avoir sauvé ma vie ?

J’ai abordé la reconquête de mon orgasme comme une opération commando – l’échec n’était pas envisageable. J’ai commencé petit, avec mon vieil ami et mentor le Rabbit. Cela faisait des semaines que je ne l’avais pas touché, et il m’a fallu bien plus qu’un léger fantasme sur ce bel Irlandais embrassé sous la pluie pour ressentir le moindre frisson. J’ai augmenté l’intensité, passant d’un doux bourdonnement à une vibration de tronçonneuse sur le clito, et pourtant… rien.

J’ai commencé à m’inquiéter. Je n’avais jamais réagi autrement à la puissance maximale qu’avec une contraction de tout le corps, et là, je restais allongée, comme un cadavre mort juste avant son dernier orgasme. Pour citer mon père carnivore mangeant à contrecœur un plat végane : ce n’était même pas satisfaisant.

Je n’avais jamais eu besoin d’utiliser les autres fonctions de mon rabbit, mais cette fois, je m’y suis vraiment mise. Rotations, vibrations intermittentes, et bon vieux va-et-vient manuel. C’est atroce pour les poignets, mais je me suis dit que si je pompais assez fort, j’arriverais peut-être à forcer un orgasme, là où même les oreilles du lapin en pleine vibration sur mon clito à vif avaient échoué. Ça n’a pas marché.

Bougies au citron, baume du tigre et auto-asphyxie

J’ai tenté de me séduire moi-même avec des bougies au citron et des draps propres (certains considèrent sûrement cela comme le strict minimum du soin de soi quotidien, mais comme on l’a vu, me traiter comme une reine n’est pas mon point fort, donc le mot « séduire » reste).

J’ai essayé de me défoncer avant de me masturber.

J’ai tenté d’attacher une écharpe serrée au lit puis de l’enrouler autour de mon cou. Bien sûr, cette méthode n’est pas sans risques, mais je me suis dit que si on me retrouvait comme ça, au moins je serais morte en faisant quelque chose que j’aimais.

J’ai testé le baume du tigre (grosse erreur. ÉNORME).

J’ai essayé tout un tas d’autres jouets, avec des pics, des boules, des grelots et des gadgets.

J’ai exploré tout le porno légal trouvé sur internet. Ça ne fonctionnait vraiment que quand les scènes devenaient plus brutales et douloureuses, au point que j’ai fini par ne plus regarder que des vidéos avec des hommes uniquement (vive le féminisme, non les filles ?) Peut-être que c’est ce qu’il me fallait pour m’exciter, me suis-je dit. Un trop-plein de bites.

Encore une fois, ça n’a pas marché. Rien n’a fonctionné. J’étais comme une usine désaffectée dans une petite ville en déclin. Est-ce que cette femme honnête et respectable retrouvera un jour du travail ?

Apprendre à mon esprit à danser sous la ceinture

J’aimerais finir en beauté. J’aimerais pouvoir dire que j’ai trouvé un sextoy génial, une position torride ou un(e) partenaire doué(e) et attentionné(e) qui m’a redonné vie. Mais au final, aucune asphyxie érotique ni violence voyeuriste n’a vraiment fonctionné.

C’est revenu tout seul, à ma grande surprise, après un bain aux sels de magnésium alors que je ne pensais pas du tout au sexe. C’est revenu alors que j’étais allongée sur mon lit, chaude et détendue, et que j’ai reçu un message d’une ancienne relation qui me faisait me sentir incroyable. Un texto coquin qui m’a rappelé qui j’étais avant.

J’ai ressenti un frémissement. Un tout petit frisson. Et je ne voulais pas l’effrayer, alors je suis juste restée là à respirer profondément dedans. Pas de fantasme. Pas de caresses tout de suite. J’ai fait des exercices de respiration profonde, en essayant de m’immerger dans la sensation, comme on m’a appris à le faire en dépression, à vivre pleinement l’instant présent au lieu de redouter ceux à venir. Après vingt minutes à entraîner mon esprit à descendre sous la ceinture, j’ai attrapé le rabbit. J’ai utilisé la puissance la plus faible. J’ai respiré en conscience. Contrairement à tous les autres moments de ma vie, j’ai essayé de ne pas penser au résultat.

Et puis c’est arrivé.