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La génération Stonewall : entretien avec Jane Fleishman

The Stonewall Generation: Interview With Jane Fleishman

Que savez-vous de la révolte de Stonewall du 28 juin 1969 ?

Il y a de fortes chances que vous sachiez que c’était la nuit où la police a fait une descente dans un bar gay de New York et où les gens ont résisté et se sont révoltés. Vous savez peut-être que cela a marqué un tournant après des décennies de descentes de police et de harcèlement contre la communauté LGBT. Mais connaissez-vous les histoires des personnes qui étaient là, et qui sont aujourd’hui des aînés ? Connaissez-vous les histoires de celles et ceux qui n’étaient pas physiquement présents, mais dont la vie et l’identité ont été à jamais bouleversées par cet événement ?

« The Stonewall Generation : LGBTQ Elders on Sex, Activism & Aging » de Jane Fleishman est bien plus qu’un simple récit historique des militants LGBTQ dont la vie a été transformée par cet événement. C’est un témoignage puissant, profondément personnel, d’aînés LGBTQ qui racontent leur vie avec leurs propres mots. Jane Fleishman assemble habilement ses entretiens pour donner vie à ses interlocuteurs. On découvre leur processus de coming out, comment ils sont devenus militants, comment Stonewall les a changés, ce qu’était leur sexualité dans leur jeunesse et ce qu’elle est aujourd’hui, en tant qu’aînés.

C’est un livre bouleversant qui donne la parole et une visibilité à des personnes largement ignorées par notre société. Quel que soit votre âge, votre genre, votre orientation ou votre identité sexuelle, il est temps d’écouter les aînés LGBTQ.

La chercheuse en sexualité Jane Fleishman, Ph.D., MS, MEd, répond à nos questions :

En une phrase, quel est le message principal de votre livre ?

Au milieu des peurs, du secret, de l’intimidation, les aînés LGBTQ ont fait leur coming-out et ont continué de se battre pour la liberté, les droits, l’amour et le plaisir.

Comment est née « La Génération Stonewall » ?

Après avoir terminé mes recherches doctorales sur la satisfaction sexuelle des personnes âgées en couple homosexuel, qui étaient une analyse quantitative, j’ai réalisé qu’il me manquait l’essentiel : les histoires de vie ! J’avais soif des récits de mes aînés. J’ai donc décidé d’interviewer des seniors LGBTQ qui ont grandi à l’époque de la révolte de Stonewall à New York en 1969.

Votre idée originale pour le livre a-t-elle changé au fil de l’écriture ?

Au départ, je pensais que le livre porterait sur les personnes qui étaient réellement présentes au bar cette nuit historique. Mais au fil de mes recherches, j’ai compris que Stonewall avait eu une portée bien plus large. Il a laissé une empreinte indélébile sur des gens partout dans le pays, pas seulement sur ceux qui ont résisté ce soir-là. J’étais au lycée à New York à l’époque et je n’ai compris l’importance de Stonewall que bien plus tard. J’étais une « baby dyke » à l’époque de Stonewall et je n’aurais jamais imaginé devenir chercheuse en sexualité, à discuter avec des personnes dont les vies courageuses m’étaient alors invisibles.

Comment s’est passée votre rencontre avec des aîné·e·s LGBTQ ?

J'ai pris énormément de plaisir à écrire ce livre. J’ai adoré rencontrer des gens chez eux, dans leurs bureaux ou lors de conférences (des choses que nous considérions comme acquises avant le COVID). J’ai traversé le pays pour interviewer des personnes sur leur vie sexuelle, l’impact de Stonewall sur elles et leur rapport au vieillissement. Il m’a fallu environ quatre ans pour achever ce livre et, à mi-parcours des entretiens, je me suis rendu compte que toutes les dix personnes que je voulais inclure étaient des militants de la première heure. Par exemple :

  • Miss Major Griffin-Gracy, une femme trans racisée, était présente à Stonewall la nuit des émeutes et a ensuite consacré sa vie à lutter et à militer contre l’incarcération disproportionnée des femmes trans racisées.
  • Hardy Haberman, réalisateur primé et figure de la communauté cuir à Dallas, a parlé de la sexualité dans la communauté cuir et de son engagement dans la prévention des violences sexuelles.
  • Lani Ka’ahumanu, l’une des principales architectes du mouvement bisexuel, a évoqué la biphobie interne qu’elle a subie de la part de la communauté lesbienne de San Francisco.
  • Mandy Carter, lesbienne noire, se souvient de l’époque de Bayard Rustin, qui fut un leader de la Marche sur Washington de Martin Luther King, et de son vécu en tant qu’homme noir et gay dans le mouvement des droits civiques.


Une grande partie de l’histoire « gay » a été blanchie. Comment avez-vous traité la question de l’exclusion des personnes racisées et d’autres groupes marginalisés dans ce contexte historique ?

J’étais tellement consciente du « blanchiment » du début du mouvement pour les droits des personnes homosexuelles que je me suis engagée à inclure de nombreuses voix issues de différents milieux raciaux, identités de genre, orientations sexuelles, et même de différentes régions du pays. En tant que militante féministe, lesbienne, juive, blanche, cisgenre et âgée, originaire de New York, je voulais dépasser mes propres réseaux pour explorer la vie des aîné·e·s LGBTQ à travers le pays, dans toute la diversité des identités, avec plus de diversité que je ne pouvais en apporter seule. Je leur ai demandé comment ils et elles aborderaient ces questions cruciales de sexualité, d’activisme et de vieillissement. Les personnes que j’ai incluses dans ce livre font face à des difficultés liées à leur orientation sexuelle, leur genre, leur race, leur ethnie, leur religion, leur politique, leur handicap, leur rapport à la sexualité alternative, la non-monogamie et d’autres identités.

Quelle histoire vous a le plus marquée ?

Miss Major m’a demandé pourquoi le T est toujours à la fin de LGBT alors que les femmes trans étaient en première ligne de la rébellion. Cela m’a vraiment marquée et a changé ma façon de penser les différentes couches d’identités que nous incluons et qui a le droit d’être inclus.

Comment pouvons-nous tous — LGBTQ et allié·e·s — mieux comprendre l’époque de ce livre et les idées importantes qu’il aborde ?

J’ai créé ce guide gratuit de discussion autour de la Stonewall Generation pour permettre aux lecteurs de s’approprier le livre dans leurs propres communautés et devenir plus inclusifs envers leurs aîné·e·s LGBTQ. Certains de ces aîné·e·s ont une expérience précieuse du leadership à transmettre.

Qu’aimeriez-vous que ce livre apporte ?

Je veux que ce livre nous donne de l’espoir. L’espoir d’être entendu·e·s, même si nous sommes marginalisé·e·s. L’espoir de changer la perception des aîné·e·s LGBTQ qui subissent des discriminations liées à l’âge, à l’orientation sexuelle et à d’autres différences. Au fond, je suis une militante, alors j’espère voir du changement.

Retrouvez Jane Fleishman sur son site web. « The Stonewall Generation » est disponible aux États-Unis et au Canada chez l’Unitarian Universalist Association. Pour les ventes internationales, contactez l’UUA par mail.