La règle 34 d’Internet veut que si quelque chose existe, il y aura du porno dessus. Une règle moins connue mais tout aussi vraie affirme que s’il existe du porno sur un sujet, quelqu’un voudra l’interdire.
En ce moment, deux grands changements de loi sur la pornographie sont en discussion – l’un en Californie et l’autre au Royaume-Uni – et ils pourraient avoir un impact important sur la manière dont la pornographie que vous regardez est produite et diffusée. Chez Hot Octopuss, nous sommes évidemment de grands fans de porno – pas seulement parce que le PULSE SOLO ESSENTIAL permet de le regarder « sans les mains », pour ainsi dire. Il y a des performeurs et producteurs adultes incroyables qui utilisent le porno pour façonner notre vision de la sexualité, pour remettre en question les stigmatisations et nous ouvrir à la grande diversité de la sexualité humaine.
Alors, évidemment, quand ils prennent la parole, il est important que les amateurs de porno les écoutent. Voici deux lois sur la pornographie qui pourraient vous concerner.
Non à la Proposition 60
Si vous suivez des performeurs porno californiens sur Twitter, il y a de fortes chances que vous les ayez déjà vus discuter de la « Prop 60 ». La Proposition 60 est, en principe, une mesure qui rend obligatoire l’utilisation du préservatif pour les acteurs de films pour adultes. Malheureusement, la portée de la loi fait que, si vous travaillez dans le milieu, éviter les conséquences fâcheuses ne se résume pas à « mettre un préservatif ».
Les partisans de la proposition 60 affirment qu’elle permettra de protéger les acteurs des infections sexuellement transmissibles en obligeant tous les producteurs à fournir des préservatifs et en rendant leur utilisation obligatoire pour tous les acteurs. Mais la Free Speech Coalition – l’association professionnelle du secteur et l’une des principales organisations à lutter contre la Prop 60 – estime que cette loi fait plus de mal que de bien. Un des principaux problèmes est qu’elle permettrait à n’importe quel résident californien de poursuivre toute personne impliquée dans un film pornographique non conforme à la loi. Cela signifie que si quelqu’un regarde une vidéo où les acteurs n’utilisent pas de préservatifs, il pourrait potentiellement en tirer profit.
La FSC cite plusieurs exemples de situations où les acteurs peuvent choisir de ne pas utiliser de préservatif, notamment :
- Lorsqu’ils tournent avec un partenaire de longue date – ce qui est assez courant maintenant que les webcams facilitent la création de porno amateur à domicile.
- Lorsqu’ils ont tourné la scène avant l’entrée en vigueur de la Prop 60 – s’il n’est pas possible de savoir quand le film a été réalisé, quelqu’un pourrait tout de même porter plainte, ce qui donnerait accès aux noms et adresses des acteurs, les exposant ainsi à du harcèlement.
Projet de loi sur l’économie numérique
De l'autre côté de la Manche, le Digital Economy Bill du Royaume-Uni est la législation qui vise à bouleverser totalement la façon dont vous regardez du porno. Elle est née de l'inquiétude du gouvernement concernant l'accès accidentel des jeunes à la pornographie, mais, comme pour toute législation sur le sujet, ses répercussions touchent aussi les adultes.
L'aspect le plus controversé du projet de loi est le processus de vérification de l'âge. En principe, le Digital Economy Bill rendra obligatoire une vérification de l'âge sur tous les sites pornographiques avant de pouvoir accéder à du contenu pour adultes. En pratique, cela signifie probablement que vous devrez fournir des informations de carte bancaire avant de pouvoir regarder quoi que ce soit.
Si cela risque d'être frustrant et angoissant pour les spectateurs (beaucoup s'inquiètent de la sécurité de confier leurs données bancaires à un site potentiellement piratable de plus), pour les performeurs et producteurs, le projet de loi pourrait s'avérer catastrophique. Pandora Blake, productrice indépendante de porno, s'est exprimée avec force sur les conséquences de cette loi, expliquant :
> « C'est une mainmise sans précédent du gouvernement britannique ; ces dernières décennies, nos législateurs ont souvent montré un intérêt pour le contrôle et la restriction de la liberté sur internet, mais c'est la première fois qu'ils cherchent à étendre ce contrôle à des sites hébergés et gérés à l'étranger. »
Vous pouvez lire son article de blog ici pour en savoir plus.
Que signifient ces nouvelles lois sur la pornographie ?
Pour les spectateurs, ces deux lois pourraient avoir de graves conséquences. Non seulement elles pourraient modifier ce que vous voyez à l’écran, mais elles pourraient aussi pousser certains artistes et producteurs à arrêter tout simplement de tourner du porno. L’un des aspects les plus délicats dans la législation des contenus pour adultes est de s’assurer que les nouvelles lois ne soient pas si restrictives qu’elles finissent par faire disparaître tout un secteur. Les inquiétudes des militants du porno en Californie comme au Royaume-Uni montrent qu’ils craignent justement cet effet.Si vous souhaitez en savoir plus sur l’un ou l’autre, suivez @FSCArmy sur Twitter pour les actualités concernant la Californie, et @pandorablake pour suivre l’actualité du projet de loi sur l’économie numérique.
