Vous voulez devenir un·e pro des préliminaires ? Vous sentez que vous avez besoin de réviser – ou d’améliorer – vos techniques ? Sur Internet, vous trouverez une multitude de sites promettant Dix astuces de préliminaires pour la rendre folle au lit ou Six secrets de préliminaires que seuls les sexperts connaissent, mais ici, on va simplement vous donner le seul secret qui compte vraiment.
Un seul.
Prêt·e ?
La plupart de ce que vous pensez être des « préliminaires » est en réalité du sexe.
Préliminaires vs rapport sexuel
Cela peut vous sembler étrange de considérer les préliminaires et le sexe comme une seule et même chose, mais on vous garantit qu’à la fin de cet article, vous serez du même avis que nous. Commençons par le mythe du « vrai sexe » versus les « préliminaires ».
À l’école, pendant les cours d’éducation sexuelle, on vous a sans doute appris que le sexe se résume à mettre un pénis dans un vagin. Peut-être que vos professeurs ont évoqué ce qui précède – de l’adolescence à l’excitation, en passant par la galère pour ouvrir un paquet de préservatif – mais tout cela menait, en quelque sorte, à un apogée : la pénétration.
Le problème, c’est que cette vision du sexe est terriblement limitée. D’abord, elle suppose que tout le monde est hétéro, ce qui est évidemment faux. Elle suppose aussi que tout le monde a les mêmes organes génitaux – qui s’emboîtent d’une certaine façon et réagissent tous de la même manière à la stimulation. Elle part du principe que toutes les personnes ayant un pénis peuvent avoir une érection à tout moment, et que toutes celles ayant un vagin vont aimer – et pouvoir jouir grâce à – la pénétration. Si l’on pense aux personnes gays, trans, intersexes, à celles qui ont des troubles de l’érection ou d’autres soucis comme le vaginisme, ou à celles qui n’aiment tout simplement pas la pénétration… la liste s’allonge tellement qu’on se demande pourquoi on a jamais cru que « pénis dans vagin » suffisait à définir le sexe.
Qu’est-ce qui compte exactement comme « sexe » ?
Alors. Rejetons la définition du sexe comme « pénétration d’un pénis dans un vagin » (ça devient de moins en moins sexy à chaque fois qu’on l’écrit, non ?) et demandons-nous plutôt : qu’est-ce que les gens trouvent sexy ? Qu’est-ce qui leur procure du plaisir ? Qu’est-ce qui les excite ? Qu’est-ce qui les aide à jouir ?
Dès qu’on aborde le sujet sous cet angle, un tout nouveau monde de possibilités s’ouvre : le sexe, c’est une sensation plaisante d’un certain type que l’on partage avec ses organes génitaux. Juste les organes génitaux ? Pas vraiment, car il existe plein de sensations agréables impliquant d’autres parties du corps – demandez à un fan de BDSM, ou à notre blogueuse invitée Leandra Vane dont le handicap l’a amenée à explorer des techniques originales pour « jouir par la pensée » et apprécier des sensations dans d’autres parties de son corps.
Pour d’autres personnes en situation de handicap qui limitent leurs mouvements, le sexe pénétratif peut même être impossible, et encore moins désirable – leur plaisir sexuel peut venir de la masturbation mutuelle, du sexe oral, des baisers, des fantasmes, et de presque tout ce que vous pouvez imaginer. Si quelqu’un souffre de vaginisme – une condition qui rend la pénétration douloureuse – alors la définition classique « le pénis va dans le vagin » ne serait pas seulement inadaptée, elle serait franchement douloureuse. Plus proche d’une visite chez le dentiste que d’une soirée sensuelle.
Ce que nous entendons par préliminaires
Quand on parle de « préliminaires », on pense généralement à « tout ce qui se passe avant le rapport sexuel » : cela va des baisers, des mots coquins ou du visionnage de porno à des activités plus physiques comme la masturbation mutuelle, le sexe oral ou encore verser de la crème anglaise sur son partenaire avant une séance de lutte sensuelle. Mais le terme « préliminaires » laisse entendre que tout cela n’est qu’un prologue – une entrée avant le plat principal. Plus on présente ces activités sous cet angle, plus on renforce l’idée qu’il existerait une « vraie » ou « bonne » façon de faire l’amour, à atteindre après l’échauffement. Tout le reste serait secondaire.
Cela ne vous posera peut-être pas problème si vous êtes adepte du sexe pénétratif, pénis-dans-vagin. Mais maintenir la distinction « préliminaires »/« vrai sexe » exclut de nombreuses personnes : certaines personnes en situation de handicap, des personnes queer ou trans, des personnes souffrant de vaginisme, et toutes celles évoquées plus haut.
En plus, même celles et ceux qui aiment le sexe pénétratif y perdent. En considérant les autres pratiques comme de simples « préliminaires », on se met à penser en termes de progression naturelle : première base, deuxième base, etc. Il devient plus difficile de demander ce qu’on souhaite vraiment à un moment donné – que ce soit une bonne branlette, tester notre dernier super sextoy pour couple, du sexe oral, ou autre – car le concept de « préliminaires » sous-entend que la pénétration est l’objectif ultime. Le summum. Le Meilleur.
Et parfois, c’est vrai. Peut-être pour vous. Mais… ne voudriez-vous pas avoir le choix ?
Pourquoi utiliser le mot « préliminaires » ?
Faut-il alors bannir totalement le mot « préliminaires » ? Après tout, quand on comprend l’étendue des activités sexuelles, le terme n’a plus vraiment de sens.
Eh bien, nous allons répondre par un « non » prudent. Même si l’on imagine un futur où préliminaires et sexe ne seraient plus séparés par une frontière arbitraire, aujourd’hui encore beaucoup de gens voient les préliminaires comme distincts du sexe. Beaucoup d’entre eux sont justement ceux que nous voulons attirer sur notre site. Nous aimerions qu’ils découvrent le PULSE DUO, l’utilisent dans différentes positions sexuelles non pénétratives, et réalisent que la pénétration n’est pas toujours nécessaire, ni même l’érection, pour avoir une vie sexuelle épanouie !
Dans un monde idéal, la distinction entre « préliminaires » et « sexe » disparaîtrait – on aurait une définition du sexe centrée sur le plaisir, et on ne dévaloriserait plus toutes ces pratiques ludiques en laissant entendre qu’elles ne valent que comme mise en bouche avant la pénétration. Mais en attendant, le mot préliminaires reste utile pour attirer les gens – comme nous espérons vous avoir attiré. Sournois ? Peut-être. Mais nous vous avons appâté avec la promesse d’un secret sur les préliminaires, et cela nous a permis d’aborder des sujets (on l’espère) utiles. Vous pouvez maintenant partager cet article, inciter d’autres personnes à découvrir « un secret sur les préliminaires » et ressentir la satisfaction d’avoir ouvert leur esprit à une idée intéressante sur la sexualité.
Le seul secret des préliminaires à connaître
Il existe une multitude d’astuces fantastiques pour exciter votre partenaire et lui donner du plaisir : sexe oral, caresses, paroles coquines, baisers, frottements, partage de porno, envoi de messages suggestifs… la liste est presque infinie. Mais le seul véritable secret des préliminaires que vous devez connaître, c’est celui-ci :
La plupart de ce qu’on nous présente comme des « préliminaires »… c’est en réalité du sexe.
