Salut les fans de Hot Octopuss, c’est encore Kelly Perks-Bevington… Il y a quelques mois, j’ai écrit sur le sexe et mon handicap pour Hot Octopuss et ils m’ont demandé de revenir pour un deuxième article. Cette fois, c’est un peu différent, et un peu inattendu ! Ce blog parle de mon retour dans le monde des rencontres, et des rencontres en tant que femme handicapée. Je ne vais pas vous ennuyer avec mon statut relationnel mais disons simplement… « C’est compliqué ».
Après de très longues relations, un mariage et une relation ouverte, retourner dans le monde des rencontres me semblait intimidant, mais en même temps j’étais plutôt excitée. J’ai toujours été très extravertie et flirteuse, et j’ai toujours envie de parler à TOUT LE MONDE en boîte, donc la perspective d’être « autorisée » à le faire soudainement m’a vraiment, vraiment intriguée.
Mais ! À l’ère moderne des rencontres en ligne, mon fantasme de l’inconnu dans un bar semble bien loin. Aujourd’hui, on cherche littéralement un partenaire sexuel en ligne comme on chercherait une combinaison parfaite sur un site de vêtements (mais on tombe souvent sur un truc mal coupé et super gênant quand il faut aller aux toilettes). Je ne voulais vraiment pas que mes expériences sur Tinder soient aussi inconfortables et décevantes.
Mais retournement de situation ! Mon expérience des rencontres en ligne en tant que femme handicapée a en fait été GÉNIALE jusqu’à maintenant ! J’ai rencontré et discuté avec plein de gens cool et ça a vraiment été super thérapeutique. Voici donc quelques réflexions après quelques mois de retour sur la scène des rencontres :
1) Faut-il indiquer son handicap sur son profil de rencontre ?
C’est un débat qui revient souvent parmi mes pairs en situation de handicap. Faut-il éviter de mentionner son handicap jusqu’à ce qu’on ait déjà commencé à discuter avec quelqu’un, pour lui laisser la chance de connaître la personne sans préjugés ? C’est vraiment une question de préférence personnelle, mais pour ma part, je le mentionne TOUJOURS dans mon profil, et mes photos me montrent dans mon fauteuil. Simplement parce que la conversation gênante du type « avant qu’on se voie, j’ai quelque chose à te dire… » est quelque chose que je n’apprécie pas du tout.
Plus tard, je fais toujours un petit point, surtout si la personne n’a jamais évoqué mon fauteuil, juste pour m’assurer qu’elle l’a bien remarqué et qu’elle y a réfléchi, mais jusqu’ici, tout s’est très bien passé.
Cette nouvelle expérience m’a vraiment confortée dans l’idée que la personnalité, la motivation et évidemment l’apparence comptent souvent plus que le fait d’avoir des jambes fonctionnelles, et c’est TELLEMENT rafraîchissant ! C’est agréable d’être vue comme MOI, et pas seulement comme la fille en fauteuil roulant, même si ça fait partie de moi, ce n’est pas l’essentiel.
2) Je n’ai plus besoin de prouver quoi que ce soit sexuellement
C’est un vrai combat de se sentir sexuel·le, surtout quand on a un handicap, et c’est une lutte que j’ai menée longtemps, mais que j’ai heureusement surmontée. Le besoin de me prouver comme une personne sexuelle quand j’étais plus jeune était très présent (vous pouvez en lire plus dans mon dernier article invité pour Hot Octopuss) et je suis tellement reconnaissante de ne plus ressentir ce besoin.
Aujourd’hui, quand je rencontre quelqu’un, je suis totalement moi-même et je parle ouvertement de mes besoins, sexuels ou autres. S’iels acceptent de m’aider à me lever et à me déplacer, et que je me sens en sécurité, c’est généralement bon signe pour une belle alchimie.
3) Tinder n’est pas rempli que de pervers !
En tant que fille en situation de handicap sur Tinder, je m’attendais franchement à être assaillie par des lourds, mais en réalité, j’ai rencontré des personnes vraiment attirantes, et étonnamment normales ! Certains me posent des questions sur mon fauteuil, d’autres non, et les deux me conviennent. J’adore parler de mon fauteuil et j’aime sensibiliser les gens à mon handicap. Pour la première fois aussi, quelqu’un a intégré mon fauteuil dans des sextos, ce qui m’a d’abord prise complètement au dépourvu, mais pour être honnête, j’ai apprécié l’effort… et c’était CHAUD.
Depuis que j’ai commencé à fréquenter des gens, il me semble que les mentalités ont un peu évolué. Bien sûr, je reçois encore parfois des questions ignorantes ou de la pitié, mais pour moi, c’est juste un besoin d’éducation. Je n’ai aucun problème à écrire des paragraphes entiers pour expliquer à quelqu’un pourquoi il ou elle se trompe sur ma vie et pourquoi il ou elle devrait élargir ses horizons.
J’ai littéralement eu quelqu’un sur Tinder qui, après avoir MATCHÉ avec moi, m’a dit : « Je détesterais être à ta place, je ne sais pas ce que je ferais si je ne pouvais pas marcher » ! À ce moment-là, je lui ai répondu : « Ne me plains pas, ma vie est géniale… » et bien plus encore. Ça n’a pas vraiment changé sa vision des choses, mais je me verrais mal ne pas réagir à une remarque pareille.
4) Certains hommes sont demandeurs d’apprendre
J’ai eu la chance de rencontrer des mecs formidables, dont un en particulier avec qui la discussion autour de la chaise était géniale, et qui, en me rencontrant, n’a pas été déstabilisé quand je lui ai demandé de l’aide avec ma chaise. En fait, il avait envie d’apprendre, et peut-être que cette ouverture d’esprit s’est retrouvée au lit, car c’était l’un des meilleurs rapports sexuels que j’aie jamais eus.
Être ouvert·e et communiquer est essentiel dans toute relation, surtout sexuelle, et je trouve toujours que lorsque l’on aborde ces discussions « gênantes » au début, cela laisse plus de place dans la tête pour vraiment profiter l’un·e de l’autre ensuite, et c’est indispensable pour moi.
Donc, pour résumer, pour l’instant je profite de la vie de célibataire ! Je profite de mon temps seul·e (et de mes produits Hot Octopuss, y compris le tout nouveau DiGiT) – j’en reparlerai bientôt – et aussi avec d’autres personnes. Et j’espère pouvoir bientôt vous donner des nouvelles de la prochaine étape de cette aventure incroyable et excitante.
