Le dirty talk peut être un moyen amusant de pimenter votre relation, au lit comme ailleurs. Mais il n’est pas toujours facile de savoir par où commencer. Cela peut être encore plus difficile si vous êtes un peu geek ou maladroit socialement et que vous avez du mal à vous exprimer. J’ai écrit ce guide pour vous aider à surmonter votre gêne et à apprendre à parler crûment comme les meilleurs.
Pourquoi est-ce si difficile de parler cru ?
Pourquoi est-il si difficile pour beaucoup d’entre nous de laisser nos pensées les plus coquines franchir nos lèvres ? L’une des raisons, c’est qu’on nous a appris que nos envies sexuelles étaient « sales » et « vilaines » ! Il faut du temps pour accepter que le désir sexuel n’est qu’une autre facette de notre être.
Pour celles et ceux qui sont maladroits socialement, nous masquons aussi nos désirs sincères sous le sarcasme et l’humour. Par peur d’être moqués ou jugés, nous évitons de nous montrer vulnérables. Nous plaisantons au lieu de demander ce que nous voulons ou d’exprimer à quel point nous prenons du plaisir.
Alors, comment dépasser la honte et l’humour pour dire à votre partenaire ce que vous voulez vraiment, vraiment ?
Comme pour tout, tout commence par la communication
Avant d’apprendre à parler crûment, il faut déjà savoir ce que vous et votre partenaire aimeriez entendre et dire au lit. Choisissez un bon moment pour en discuter, et proposez d’ajouter cette nouvelle dimension à votre vie sexuelle. Note : si vous êtes ici parce que votre partenaire a déjà évoqué le sujet, pas de panique ! Ces conseils vous seront aussi utiles.
Prenez quelques minutes pour définir ce qui vous excite ou non ! Un point important à considérer est le choix des termes anatomiques. Préférez-vous, vous ou votre partenaire, un vocabulaire plus médical (pénis, vulve) ou plutôt des mots d’argot (bite, chatte) ? Certains mots vous semblent-ils trop crus ? Y en a-t-il qui vous font éclater de rire ?
Un autre point très important à aborder est le langage potentiellement dégradant. Certaines personnes aiment être traitées de « salope » ou « pute » au lit. D’autres trouvent cela offensant. Certains aiment être appelés « garçon » ou « fille ». D’autres trouvent ça infantilisant.
Le dirty talk doit rester amusant pour tout le monde. Veillez à ne pas casser l’ambiance par inadvertance !
Trouvez votre inspiration
Si vous ou votre partenaire ne savez pas trop quoi dire ou entendre au lit, il est temps de faire quelques recherches sexy, sexy !
Écoute, je t’avais prévenu que cet article était pour les nerds
Vous trouverez de nombreuses ressources en ligne proposant des listes de phrases de « dirty talk ». Mais vous n’êtes pas obligé de vous limiter à cela.
Qu’est-ce que vous trouvez sexy ? Qu’est-ce qui excite votre partenaire ? Les romans d’amour, la littérature érotique ou la pornographie peuvent vous inspirer, tout comme certaines émissions en prime time. Observez Gomez et Morticia Addams. Repensez à vos couples préférés du type « vont-ils finir ensemble ou non » et à leurs échanges pleins de tension sexuelle.
Avec des chansons explicites comme « WAP » et « Montero (Call Me By Your Name) » qui cartonnent, la musique peut aussi être une source d’inspiration. Allez-y, demandez à votre partenaire de garer son gros camion dans votre petit garage.
Puisez dans votre expérience de jeu d’acteur ou de rôle
Si vous êtes un peu geek, vous avez peut-être déjà fait du théâtre ou participé à une partie de jeu de rôle. Non, je ne vais pas vous dire de préparer un monologue ou une fiche de personnage. Mais si vous avez du mal à dépasser votre gêne naturelle, vous pouvez essayer de vous mettre dans la peau d’un personnage : imaginez une version de vous-même plus confiante, plus à l’aise à l’oral.
Canalisez votre inner femme fatale ou playboy. Puisez dans la même confiance que vous utilisez pour décrire la stratégie de combat de votre paladin.
En résumé, fais semblant jusqu’à ce que ça devienne naturel. Prétends être à l’aise pour parler crûment jusqu’à ce que tu le sois vraiment.
Je vous assure que ça fonctionne. Littéralement, je le jure. Parce qu’avant, j’étais du genre à ne jamais dire « putain » jusqu’à ce que je commence à incarner une déesse guerrière à la langue bien pendue. Maintenant, je dois me censurer devant les enfants de mes amis.
Allez-y en douceur
Il n’est pas nécessaire de passer de zéro à cent dès le début ! Une fois que vous et votre partenaire avez décidé d’explorer le dirty talk, commencez simplement. Au lieu de simplement gémir ou dire « Oui », développez un peu. Essayez par exemple « J’adore tes doigts là » ou « Ne t’arrête pas, continue ». Habituez-vous à exprimer ce que vous appréciez et à demander plus.
Vous verrez qu’une fois lancé·e, cela devient plus facile. Vous aurez déjà dépassé la gêne du début. D’ailleurs, il y a de fortes chances que votre partenaire réagisse avec enthousiasme, ce qui vous donnera envie d’en dire davantage !
Prêt·e à passer à la vitesse supérieure ? Passez au dialogue de teasing. Sortez votre jouet préféré — le vibromasseur de doigt DiGiT est un choix amusant — et demandez à votre partenaire s’iel est prêt·e à jouir grâce à vous. Faites-le glisser sur son corps et demandez-lui où (et quand) iel le veut. C’est chaud !
Étape optionnelle : Critique
En art, la critique est un outil essentiel pour améliorer nos créations. Vous pouvez aussi utiliser la critique dans votre vie sexuelle ! Si vous et votre partenaire commencez à développer une communication simple et ouverte sur le sexe, pensez à faire un atelier sur le dirty talk.
Je n’arrive même pas à croire à quel point je deviens nerd dans cet article, mais voilà où on en est.
Ce n’est peut-être pas la meilleure activité « câlins post-coïtaux ». Privilégiez plutôt un autre moment, lorsque vous discutez de votre sexualité ou de votre relation. Demandez à votre partenaire comment il ou elle apprécie vos échanges coquins, ou faites part de vos impressions. Si l’art demande souvent des critiques constructives, dans votre vie sexuelle, concentrez-vous sur le positif.
Quelques idées à essayer :
« Tu m’as tellement excité quand tu m’as demandé d’aller plus vite hier soir. »
« Quand tu as perdu tes mots pendant que je te suçais, j’ai failli jouir. »
Remarquez comme vous pouvez transformer votre séance de critique en un jeu de séduction et de préliminaires ? Vous n’êtes pas obligé·e de réserver les mots coquins à la chambre à coucher !
Allez-y, mes lecteurs geeks et socialement maladroits. Je sais que vous avez des désirs inavoués qui n’attendent qu’à s’exprimer, et vous allez assurer.
