Ces conseils sexuels pour femmes handicapées ne sont pas vraiment traditionnels, mais il m’a fallu la majeure partie de ma vie adulte pour les apprendre, donc j’imagine que c’est plutôt important !
Conseils sexuels pour femmes handicapées – En tant qu’utilisatrice de fauteuil roulant électrique, ma vie sexuelle – et sans doute ma vie en général – a été un vrai parcours, et j’ai commis pas mal d’erreurs en chemin. Je dis toujours que si une erreur permet d’apprendre, alors elle valait la peine d’être faite.
Conseil sexualité et handicap n°1 : Ne vous précipitez pas
Le premier conseil que je donnerais, c’est quelque chose que je n’ai absolument pas réussi à appliquer moi-même. Dès que j’ai compris ce qu’était le sexe, j’étais obsédée à l’idée d’y goûter. Dans ma tête, en tant que fille handicapée souvent perçue comme enfantine, c’était le moyen idéal pour que mes pairs me respectent et me voient enfin comme une personne sexuelle. Pour une raison ou une autre, je pensais que si les gens ignoraient que j’étais capable d’avoir des relations sexuelles et amoureuses, ils me sous-estimeraient toujours ou ne chercheraient jamais à me connaître. L’ironie, c’est qu’à force de vouloir coucher trop vite, je me suis trop exposée et j’ai cherché la reconnaissance de personnes qui ne la méritaient vraiment, vraiment pas (dans la plupart des cas). Alors, si vous lisez ceci en pensant à votre première fois, ou si (comme moi) vous avez envie de le faire dès la première rencontre juste pour passer le cap et prouver quelque chose, ne le faites pas. En revanche, si vous rencontrez quelqu’un qui vous plaît énormément et que vous avez envie de coucher ensemble dès le premier rendez-vous, foncez (et ce sont justement ces moments-là que je ne regrette absolument pas) – assurez-vous simplement de bien comprendre pourquoi vous le faites.
Conseil sexualité et handicap n°2 : Arrêtez de vous comparer aux autres femmes
Une ÉNORME erreur que j’ai faite au début, c’était de me comparer aux autres femmes, et d’essayer de les surpasser. Je me suis toujours sentie sous-estimée par les autres filles, avec des remarques du genre : « Pourquoi elle et pas moi ? Elle ne sait même pas marcher ! » ou « Désolé, je ne couche pas avec les attardées ». Tout ça avant même la fin de mon adolescence. J’avais donc un point à prouver, et je ne faisais pas de discrimination. Ça m’a amenée à coucher avec les partenaires des autres, tromper mes copains, et à être une vraie garce. Se préoccuper du regard des autres, c’est la pire chose à faire.
Conseil sexe & handicap n°3 : ne vous focalisez pas sur ce que vous ne pouvez pas faire
En fauteuil roulant électrique, je ne suis pas très mobile, surtout si on me jette sur un lit. Je peux à peine rester allongé·e ou me retourner, à moins qu’on ne me force physiquement à prendre certaines positions (ce qui peut parfois être plutôt excitant !).
Si vous voulez tenter quelque chose sous la couette, demandez simplement, et si l’autre personne est prête à vous mettre sur le dessus et à supporter vos seins dans son visage et vos grimaces maladroites pendant que vous essayez de vous frotter à elle, alors vous avez trouvé la perle rare.
Mais sérieusement, c’est TELLEMENT mieux de ne pas trop cogiter pendant le sexe. L’autre personne est probablement juste en train de se dire « tu es génial·e ». Essayez de vous en souvenir.
Astuce sexe pour personnes en situation de handicap n°4 : Communiquez !
Le meilleur dans mon éveil sexuel à l’ère d’Internet, c’est que les salons de chat étaient mes meilleurs amis. Tout le monde me disait ce qu’il voulait me faire, dans les moindres détails, puisqu’on était avant l’époque des téléphones avec appareil photo ! Ça m’a énormément appris sur mes envies, et ça m’a aussi encouragée à utiliser mes mots pendant le sexe.
Je pense que, surtout quand on ne peut pas trop bouger, il est vraiment utile de pouvoir exprimer ce que l’on veut, et comment ! Je trouve aussi que parler pendant le sexe, c’est extrêmement excitant. C’est comme si on se connectait sur plusieurs plans. Je trouve aussi que ça montre de l’assurance, et c’est terriblement sexy à mes yeux.
Conseil sexualité et handicap n°5 : Ressentez-vous !
Je veux dire cela à plusieurs niveaux. D’abord, je pense que plus on a confiance en soi, plus on prend plaisir au sexe. J’essaie toujours de penser à au moins une chose que j’aime chez moi, ou que je trouve attirante chez moi chaque jour. Imaginer la façon dont votre partenaire vous voit ou vous trouve séduisant·e est très utile, surtout les jours où l’on doute de soi.
Ensuite, il est essentiel de découvrir ce que l’on aime soi-même ! Les sextoys sont un excellent moyen d’explorer ses préférences et d’apprendre à s’apprécier sexuellement – le Rocks Off Everygirl est mon préféré du moment. Pour moi, le plaisir en solo est quelque chose de très important. Essayez cela associé à la confiance en soi et vous ne pouvez pas vous tromper.
Kelly Perks-Bevington a 30 ans, elle est cheffe d’entreprise et autrice originaire des West Midlands. Elle dirige plusieurs sociétés dans le secteur du sport et conseille aussi des personnes en situation de handicap sur leurs besoins en matière de soins. Kelly est une entrepreneure passionnée et maman d’un enfant d’un an. Elle milite également pour les droits des personnes handicapées !